par SEYDINA NDIAYE 
« Assainissement » de la presse, l’erreur est dans le code
J’avais dit à des amis journalistes que le code de la presse, dans son état actuel, ne permettait pas ce qu’ils appellent « l’assainissement de la presse ». Ce code a été taillé sur mesure par des conseillers de Macky Sall avec la complicité de journalistes inféodés au régime. Il a été conçu pour combattre des médias en ligne, qui captaient une part importante des revenus publicitaires. Il en va de même pour l’institution de la carte de presse.
J’avais à l’époque, et je continue de le soutenir, que des médias reconnus étaient les principaux artisans de la désinformation, de manipulation et de diffusion de fausses nouvelles. Ce ne sont pas les petits sites ou les « petits journalistes » qui posent problème. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes médias, gourous de la désinformation et de la manipulation, qui ont été reconnus par l’État, parce qu’ étant en conformité avec la loi. Donc, rien d’anormal.
Partant de cet état de fait, on peut affirmer que les véritables problèmes de la presse sénégalaise résident ailleurs et que le code de la presse tel qu’il existe actuellement ne garantit pas la qualité de l’information produite. Ce code est devenu un outil qui, au lieu de promouvoir une presse libre et indépendante, sert à étouffer la pluralité des voix et à maintenir un contrôle sur les médias.
Il est donc impératif de réécrire et de réviser ce code en profondeur, en intégrant des mesures qui assurent la qualité de l’information, tout en protégeant l’indépendance des journalistes et en garantissant une information au service du public, loin des pressions politiques et économiques.
