Quand l’impunité protège les tortionnaires en uniforme, une parole que j’assume pleinement par PAT

Affaires des jeunes torturés à mort à Rosso Sénégal, Yeumbeul et l’homme au bouclier à Cambéréne :

Les bavures policières et actes de torture que nous constatons de manière répétitive à chaque mouvement populaire ne sont pas de simples dérapages isolés. Si ces pratiques inhumaines persistent, c’est parce que le Parquet les couvre systématiquement. Oui, ce sont les procureurs qui, en refusant d’agir, deviennent les sponsors officiels de ces actes de barbarie. Je le dis et je l’assume.

La preuve est accablante parce que malgré les dizaines de cas enregistrés lors des affrontements entre civils et forces de l’ordre, aucun procès sérieux n’a jamais été tenu contre un policier ou un gendarme pour torture ou traitements inhumains. J’ai personnellement mené mes recherches, mais aucune condamnation, aucun procès, aucun signal fort contre ces violences d’État.

Je parle aussi d’expérience. Le 21 septembre 2020, j’ai été violemment tabassé devant la grande porte de l’UCAD par des éléments du GMI, sans raison valable. Ensuite, ils ont tenté de me faire passer pour un délinquant, m’attribuant des accusations mensongères telles que « rébellion avec violence », « refus d’obtempérer » et « outrage à agent ». Heureusement, lors de mon procès, le juge a vu clair et m’a totalement acquitté.

Faisant confiance à la justice, j’ai immédiatement porté plainte contre ces agents du GMI, nommément, Mady Cissé NDIAYE auxiliaire de police 2e compagnie du GMI, Djiby NGOM agent de police, ainsi que d’autres de leurs collègues.

J’avais tout, leurs noms, matricules, numéros de téléphone, un certificat médical avec ITT de 21 jours délivré par l’hôpital FANN. Malgré cela, le procureur de l’époque a classé l’affaire sans suite, refusant même d’audition les mis en cause. Et avant que je puisse me constituer partie civile, on m’a envoyé en prison, à la suite d’une nouvelle vague de torture subie.

Voilà la réalité, le ministère public détient le pouvoir de faire tomber ces uniformes délinquants, mais il choisit plutôt de les protéger, de classer les dossiers, de fermer les yeux. Cette impunité chronique est le terreau fertile sur lequel fleurissent les abus policiers à répétition.

Il est grand temps que le Procureur cesse d’être le bouclier des fauteurs de trouble en uniforme. Il doit ouvrir des enquêtes indépendantes, libres de toute pression, et situer les responsabilités, y compris sur la chaîne de commandement. Car sans justice, il ne peut y avoir ni paix durable ni démocratie véritable.

Je termine par lancer un appel aux victimes de torture et à leurs familles de venir rejoindre le Collectif Zéro Torture pour qu’ensemble nous allons lutter contre l’impunité des actes de torture.

Nos condoléances aux familles des victimes décédées

Pape Abdoulaye TOURE Officiel

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